Sarajevo est la capitale du pays mais également la plus grande ville de la Bosnie-Herzégovine. Sa longue histoire composée de diversité religieuse et culturelle amène cette ville à être appelée «la Jérusalem de l’Europe». En effet, il s’agit l’une des seules grandes villes européennes à avoir une église catholique, une église orthodoxe, une synagogue et une mosquée vivant en harmonie dans le même quartier. L’histoire de cette ville est très riche et les stigmates de la guerre y sont toujours visibles.
Nous traversons la frontière à "Hum" dans les montagnes, aucun problème; le douanier nous demande notre carte d’identité, avec celle-ci nous lui tendons d'office le test antigénique effectué au Monténégro la veille. Il regarde la feuille et nous regarde en nous demandant ce que c’est... Nous lui répondons qu’il s’agit du test négatif pour entrer dans le pays. Il a l’air un peu surpris et dit quelques mots en bosnien à son collègue, tout en montrant les papiers et rigolant. Apparemment ce n’est pas vraiment habituel de faire les tests par ici !
Il nous rend nos documents et nous fait signe de continuer notre route. Voilà, nous entrons en territoire bosnien, nous sommes très excités de découvrir ce pays. A vrai dire, ce pays n’était pas vraiment sur notre itinéraire initial, nous y faisons un crochet afin de rencontrer nos amis suisses, Eldina et Enis, qui rendent visite à leur famille. Ils sont d'origine bosnienne mais tous les deux habitent depuis leur enfance en Suisse. Nous nous réjouissons de les retrouver à Sarajevo !
Depuis la frontière jusqu’à Sarajevo, il faut compter, d'après google map, environ 2h de route. Mais voilà, les routes ici ne sont pas très bien entretenues; il y a des trous un peu partout et surtout elles sont en général très étroites, surtout en montagne. De ce fait, nous décidons de rouler en deux étapes puisque l’après-midi et déjà bien avancé! Nous nous arrêtons dans les hauts plateaux de Kalinovik pour y passer la nuit et admirer un magnifique coucher de soleil!
Le lendemain, nous continuons notre route en direction de notre point de rendez-vous, nous ne savons pas trop à quoi nous attendre… Pourrons-nous parquer facilement notre van en ville? Sera-t-il facile de trouver un endroit sûr où dormir ? Les vanlifers sont bien vus dans ce pays, mais est-il facile de faire du camping sauvage?
Après réflexion, nous décidons de miser sur le confort et la sécurité d'un petit camping dans les hauts de la ville, car Sarajevo se situe dans une étroite vallée au pied du mont Trebević.
Le camping (Zlatiste camp sur Park4night) a une vue magnifique sur la ville, le coût de la nuit est de 17€/nuit. Un peu onéreux, mais au moins on est au calme. Il faut compter 20-30 minutes pour descendre à pied jusqu'en ville, pour le retour, le taxi est recommandé (environ 5€) car la montée à pied n'est pas de tout repos.
La ville est assez impressionnante et très étalée, à vrai dire elle se décompose en deux parties assez distinctes. La première qui se dit plus moderne avec de grands buildings et beaucoup de centres commerciaux, et la deuxième, se trouve être plus authentique avec le fameux quartier "Baščaršija" qui signifie la place marchande de la ville.
C'est d'ailleurs dans ce magnifique quartier ottoman que nous rencontrons nos amis. Nous fêtons nos retrouvailles autour des "meilleurs Cevapcicis du monde", dixit nos amis ! Bon, nous n'avons pas leur expérience mais on veut bien les croire car c'était vraiment bon. Nous passons l'après-midi à flâner dans les ruelles du quartier et à découvrir les mosquées, le marché aux étoffes ou encore la succession de petits restaurants et café.
D'ailleurs il est temps de déguster le café bosnien (qui ressemble fortement au café turc) et les baklavas (dessert traditionnel de l'empire ottoman et perse)... un vrai régal !
Après ce festin et ces bons moments passés, nous nous donnons rendez-vous le lendemain pour visiter la ville de Travnik ensemble.
Une semaine plus tard...
Nous revenons à Sarajevo pour effectuer le test antigénique qui nous permettra de passer la frontière entre la Bosnie et le Monténégro.
Nous profitons de l'occasion pour visiter le musée des crimes contre l'humanité et du génocide de 1992-1995. Nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre, mais une chose est certaine, c'est une partie très importante de l'histoire de ce pays.
Lorsque nous entrons dans le musée, nous assistons à un changement direct d'atmosphère. Le silence domine et se fait pesant. Tout de suite, nous sommes immergés dans des photographies et témoignages de guerres très durs. Plus nous avançons dans le musée, plus les témoignages sont difficiles à lire. Le visionnage du film retraçant la ville assiégée, les exécutions et tous les drames découlant de cette guerre est très pénible à voir; les larmes nous montent aux yeux et notre cœur en prend un coup. Après un peu plus de la moitié de la visite, nous décidons de l'écourter car toutes ces vérités qui nous semblaient irréelles derrière notre écran à l'époque, deviennent tout à coup trop réalistes dans ce pays où nous séjournons depuis quelques jours (âmes sensibles s'abstenir).
Une fois à l'extérieur du musée, nous remplissons nos poumons d'air pur, comme si nous respirions pour la première fois et reprenons petit à petit nos esprits. Pas une seconde nous pouvons imaginer la vie tragique vécue par ces pauvres gens.
Bien entendu nous conseillons d'aller visiter ce dernier mais soyez préparer psychologiquement, par contre n'y allez pas avec des enfants car ces images et l'histoire qu'elle dévoile peuvent choquées.
L'âme lourde, nous rejoignons mini-cacahuète pour trouver un emplacement gratuit dans les hauteurs, au milieu de la nature. Grâce à Park4night nous passons la nuit proche de l'ancienne piste olympique de bobsleigh (vous trouverez la localisation ici). Nous profitons d’ailleurs de cette proximité, pour en faire la visite le lendemain.
Et oui, Sarajevo a accueilli les Jeux olympiques d'hiver en 1984, cette piste abandonnée à la suite des guerres de Yougoslavie s'est vue habillée et décorée au fil du temps. En arrivant sur les lieux, on ne s’attendait pas à voir un tel spectacle, de nombreux artistes et graffeurs en herbe, amateur de street art s'en sont donnés à cœur joie et ont ainsi donné une nouvelle âme colorée et vivante à cette architecture bétonnée, pâle et grisâtre! Passionnés par ce musée d'art à ciel ouvert, nous marchons à même la piste pendant bien une heure et prenons du plaisir à photographier ces œuvres éphémères qui laissent chaque année place à de nouvelles strates.
Après cet instant de fun, nous partons à la recherche du laboratoire qui effectue les tests antigéniques (MOJLAB Sarajevo). Nous nous garons à côté de la mosquée, voisine du laboratoire. Le test rapide effectué, il ne nous reste plus qu'à patienter 30 minutes, le temps de boire le café au restaurant d'à côté. Et voilà, les résultats négatifs en main, nous reprenons la route en direction du Monténégro.
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