La visite de l'Albanie ne peut pas se faire sans un détour par sa capitale, Tirana. Cette ville qui est la plus peuplée du pays avec plus de 500'000 habitants renferme une histoire qui ne laisse personne indifférent. C'est depuis l'ouverture de la démocratie en 1990 que la capitale essaie de développer son potentiel touristique, malgré l'instabilité politique qui règne au cœur des Balkans.
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Avant de visiter la capitale du pays, nous nous arrêtons au bord de la mer pour profiter de la plage et d'une petite nuit au son des vagues. L'application Park4night nous propose un parking sympa à côté d'un restaurant/bar à deux pas de la plage, dans le distrinct de Lezhë (vers le nord de l'Albanie).
Une fois sur place, nous profitons de la mer pour faire trempette... et nous désaltérer grâce à un bon Mojito ! La belle vie quoi ! (enfin c'était ce que nous croyons...)
Le restaurant propose la pêche du jour; une dorade grillée accompagnée d'une salade verte et bien entendu d'un petit verre de vin rouge local. Le tout avec une magnifique vue sur la mer où le coucher de soleil nous offre un merveilleux spectacle.
Le lendemain matin, nous nous réveillons avec l'estomac en vrac... tous les deux nous nous sentons nauséeux. Est-ce les glaçons de notre Mojito ou la nourriture de la veille ? On ne le sait pas mais une chose est certaine, pas possible de faire des kilomètres dans cet état. Nous décidons d'aller dans un camping proche de Tirana pour nous reposer et reprendre des forces.
Nous passons trois nuits ici, dans le camping de Tirana que nous ne pouvons que vous conseiller!
Nous remettant gentiment de cette Turista qui nous a bien affaibli. Nous profitons de ce magnifique emplacement au cadre idyllique, bordé par un lac où il est notamment possible de se baigner, de pêcher ou de profiter du kayak laissé sur place par le camping pour ces visiteurs. Ce camping fait également l'effort de réellement trier ses déchets et propose des produits locaux, tel que le vin de la maison BIO, pressé à l'ancienne ou encore un Raki puissant et corsé qu'on apparenterait plus à une Grappa.
La découverte de Tirana ...
Quoi de mieux qu'un Free walking tour pour découvrir une ville et son histoire. Après quelques recherches sur le net, nous trouvons le point de départ d'un de ces tours qui débute soit le matin à 10h ou l'après-midi à 14h. Nous optons pour le tour du matin, profitant ainsi d'une accalmie du trafic qui est dense et compliquée au sein de la capitale (chauffeur craintif et peu sûr, s'abstenir).
Nous parquons mini-cacahuète, notre van, un peu à l'extérieur de la ville dans un parking surveillé (8€/24h). Il nous faut 10 minutes à pied pour atteindre le centre ville et la place Skanderbeg où le rendez-vous est donné. Une vaste place composée de dalles de marbres et entourée par les plus importants lieux touristiques, tels que le théâtre national d'opéra et de ballet, l'hôtel Tirana International, le Palais de la culture, la mosquée Et'Hem Bey et la tour mythique de l'Horloge.
Le lieu de rendez-vous pour le free walking tour se fait directement devant l'opéra, et pas manqué un jeune homme avec un badge autour du coup vient à notre rencontre. Il se présente en nous serrant chaleureusement la main et nous informant que nous devons encore attendre quelques minutes que les retardataires arrivent.
Au bout de quelques minutes, plusieurs touristes nous ont rejoint et le guide prend la parole pour se présenter. Il est étudiant à Tirana et se propose comme bénévole pour faire des visites guidées de sa ville. Le tour prendra environ 2h à 2h30 pour 4km à pied.
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Notre guide nous raconte brièvement l'histoire du pays et son enfance, la chute du communisme et le début de la mondialisation, avec par exemple, la première bouteille de Coca-Cola dégustée en famille qui se retrouva ensuite exposée dans le salon, tel un trophée ou encore la première banane importée et dégustée par son grand-père. Des anecdotes qui dans un premier temps nous amusent mais qui après réflexion paraissent stupéfiantes et difficile à imaginer, au vu de l'ouverture au monde que nous avons connu durant notre tendre enfance.
Suite à ce moment de partage, nous partons à la découverte de la ville. Nous faisons la connaissance des autres membres du groupe, parmi lesquels on retrouve des suisses allemands avec qui on sympathise tout naturellement.
Voici ci-dessous quelques monuments, bâtiments phares par lesquels nous sommes passés.
Nous sommes agréablement surpris par la visite de cette ville qui dans nos esprit, évoquait plutôt une ville aux allures tristes, poussiéreuses et aux bâtiments vieillots reflétant la période communiste.
On trouve malgré tout de nombreuses statues telles que celle de Staline, ou encore de nombreux bunkers dans toute la ville qui marquent tels de gigantesques et imposants pense-bêtes de cette période difficile. Une fois que l'on connaît la période d'ombre que le pays a traversé, il est difficile de s'imaginer une ville comme Tirana se réinventer, et pourtant c'est ce qu'elle a su faire au travers de ses bâtiments colorés, ses ruelles animées et de ses nombreux espaces verts.
Pour en revenir à l'histoire des bunkers, le guide nous explique la raison pour laquelle il y en a tellement dans le pays. Après la seconde guerre mondiale, l'Albanie comme bon nombre de pays de l'Europe de l'Est, est passée du côté rouge. Enver Hoxha, qui était le Premier Secrétaire du Parti du travail (1941-1985), avait un caractère certainement un peu trop arrogant et a commencé à se mettre ses alliés à dos un par un. Il a instauré la peur au sein de la communauté albanaise en les mettant en garde contre de spéculatives attaques futurs des nations unies. Lors de différents discours, il a traité les russes de "faux communistes" en réalisant après coup qu'il était allé un peu trop loin sur ce coup! Par peur de représailles il a alors ordonné de construire plus de 160'000 bunkers pour se défendre en cas d'attaque soviétique ou américaine. A ce moment il a poussé son pays dans un profond isolement à l'égard du reste du monde et également de l'Europe, avec une adhésion sans concession au stalinisme. Sa dictature fût considérée comme l'une des plus répressives et des plus sanglantes de l'histoire contemporaine de l'Europe.
La visite se termine, il est midi et nos estomacs commencent à crier famine. Accompagnés de nos nouveaux amis suisses allemands et d'une fille polonaise, nous trouvons un restaurant sous les conseils de notre guide.
La visite du Bunkart 2...
La petite pause de midi terminée, nous décidons de partir à la découverte du Bunk'Art 2. Vous vous posez certainement la question; mais qu'est-ce que le Bunk'Art 2 ?
Il s'agit de l'ancien abri anti-aérien du ministère de l'Intérieur, construit dans le plus grand des secrets au centre ville entre 1981 et 1986, aujourd'hui transformé en un musée et un espace artistique. Il prouve par son originalité, l'initiative de Tirana à utiliser la culture pour célébrer la naissance d'une nouvelle ère, tout en se remémorant son passé solennel.
Bunk'Art 2 fait la superficie d'environ 1'000 m2, cet abri souterrain était caché aux yeux du public, jusqu'à sa récente inauguration en 2015. Cette structure a été considérée comme une "grande réalisation" par le régime communiste ce qui en dit long sur la démesure accordée à la protection et à l'isolement du pays face aux "puissances impériales" (USA, Russie, Union Européenne, Nations Unies). Ce tunnel représente en fait, l'une des dernières étapes du "projet de bunker" (expliqué un peu plus haut) paranoïaque de ce cher Enver Hoxha en Albanie.
Lorsque nous entrons dans ce tunnel étroit, nous sommes rapidement habités par un sentiment d’oppression. Le voyage à travers ce labyrinthe de couloirs gris et sombres nous laisse imaginer l'isolement pathologique et la paranoïa de cette longue période de 45 ans. Chacune des 24 salles raconte les persécutions politiques dont on été victimes environ 100'000 albanais entre 1945 et 1991. Des installations artistiques sonores et visuelles, des photographies, des documents et même du matériel d'époque ainsi que des vidéos de témoignages de victimes nous propulsent directement dans ce climat de terreur d'antan.
En sortant du ce musée nous sommes un peu sonnés... Une réalité vraiment difficile à concevoir quand on pense que cela date d'il y a seulement une vingtaine d'année! Et pourtant...
Un musée que nous conseillons fortement pour prendre conscience de l'histoire du pays et de cette époque communiste. Par contre une mise en garde tout de même par rapport à la dureté de certaines vidéos ou photos pour les enfants. De plus, évitez d'y aller si vous êtes claustrophobe...
Notre visite de la ville s'achève ici, un réel plaisir d'avoir découvert une belle capitale d'une nouvelle ère !
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